Tu te souviens de la vidéo des pieds du cadre d'Orange qui, sur le chemin de St-Domingue, insultait une employée SNCF en gare RER de Viroflay il y a deux mois ? Le truc avait connu un buzz expéditif dans les médias. Étonnant pour une brève séquence où l'on ne voyait rien, la caméra étant pointée vers le sol et la violence du contenu purement sonore. J'avais d'ailleurs pensé au début à un fake.
Mon ami le blogueur @jegoun a filmé hier soir une scène qui expédie celle du cadre d'Orange au rayon bande-annonce de prochain Dora l'Exploratrice. Là c'est du lourd. Un plan séquence, full face, de 10 minutes (en 9/16e, mais Jegoun débute dans la vidéo) filmé au comptoir de La comète au Kremlin-Bicêtre, d' un type se prétendant journaliste au Parisien qui insulte un serveur, puis un client, puis un autre avec toute la gamme de la haine malheureusement ordinaire: racisme, homophobie et un superbe "je suis journaliste, vous n'êtes rien".
Le récit des minutes qui précèdent est dans l'article de Jegoun. Voici l'objet:
A la différence, de la vidéo du RER, on voit les intervenants et j'en connais 2 sur 3 plus celui qui filme, donc c'est garanti sans fake. En revanche, rien ne prouve que le type est effectivement journaliste. De plus, hors racisme, selon les critères qui ont fait l'expéditive popularité média de la vidéo du RER, le contenu social est aussi fort: mépris haineux du petit personnel.
C'est un test que je te propose aujourd'hui. Voyons-voir si, avec ton aide, cette vidéo d'un mec se qualifiant de "journaliste" est autant reprise dans les médias (même avec visages floutés) que la vidéo des pieds du cadre d'Orange ?
[update: 05.01.2013, 17h]
13h50. Affaire classée. Raciste, homophobe, peu importe: l'homme n'est pas journaliste au Parisien et on n'a pas à filmer les gens qui insultent les gens, c'est un procédé dégradant et ce sont des propos de comptoir. Circulez y a rien à voir. Le larron a fait l'occasion et démonstration est faite: On ne touche pas aux journalistes, fussent-ils hypothétiques.
Réponse expéditive de notre test de 10h. Vers 11h tombent sur Twitter les salves spontanées de la veille journalistique unanimement indignée par de telles méthodes de buzz ou les moquant.
FranceInfo
Canal+
Le Monde
Huffington Post
Voici.
12h. Le Parisien dément enfin que le journaliste soit de sa rédaction. Ouf.
(Note l'expression "tour du web" alors que la vidéo n'est reprise que sur 4 blogs. Le "web" est une chose externe, un peu sale, à laquelle le site ne contribue pas).
13h50. Affaire classée. Raciste, homophobe, peu importe: l'homme n'est pas journaliste au Parisien et on n'a pas à filmer les gens qui insultent les gens, c'est un procédé dégradant et ce sont des propos de comptoir. Circulez y a rien à voir. Le larron a fait l'occasion et démonstration est faite: On ne touche pas aux journalistes, fussent-ils hypothétiques.
Jetez un oeil à la chronologie du buzz de la vidéo des pieds de Viroflay. Egalement publiée la veille au soir, le lendemain à 13h, alors que des doutes subsistaient sur son authenticité et que le type semblait au minimum aussi "malade" que celui du bar, la vidéo avait fait le tour des sites de presse, des radios et des chaines d'info continue.
En attendant un éventuel rebondissement, notamment sur l'identité et le métier du quidam, la vidéo de @jegoun, n'en déplaise à ses détracteurs, contient une information capitale: Si d'aventure, lors de sorties nocturnes, tu insultes arabes, salariés ou pédés[1] et que tu réalises un peu tard que tu es filmé, dis que tu es journaliste. Ça peut aider pour le SAV en ligne.
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