Amazon c’est très bien toussa, y a beaucoup de références, c’est merveilleux, ça va sauver la lecture.
Arrête ami libéral, tu vas en mettre partout.
Amazon ne sauve rien du tout. Amazon c’est de la grande distribution qui se contrefout de ce qu’elle vend (Condorcet, des couches-culottes et du cassoulet) et des conditions dans lesquelles elle le vend. Quand à la diversité des références, on va se calmer aussi. La compagnie commande comme ailleurs ce qu'elle n'a pas en stock. Et, à cette vitesse de destruction de la concurrence, Amazon risque de devenir le seul distributeur de livres en France, et là on en reparlera du "choix".
Amazon traite ses salariés comme de la volaille, contourne le fisc et se permet avec l'argent volé dans la poche du contribuable d'offrir les frais de port au consommateur. Celui-ci se fait avoir en applaudissant. En tant qu’auteur, le site me met en conflit avec moi-même, vendant parfois mes bouquins moins cher que l'éditeur, pour un retour opaque.
L'avantage indéniable d'Amazon, c'est l’accès aux livres dans les coins isolés. Là, il ne faudrait peut-être pas oublier que La Poste (oui ce service public "offert dans le prix") est donc pour beaucoup dans le succès d'Amazon et qu'il est malhonnête de sa part d'en gommer le tarif. Précisons aussi qu'il y a d'autres sites 100% français.
Amazon cause un préjudice énorme aux petits libraires. Le métier est en danger et s'adapte. Il y a une carte à jouer en proposant au client tout ce qu’Amazon n'offrira jamais : du conseil, de la relation humaine, une sélection avec un point de vue, des spécialisations, des rencontres avec les auteurs et la commande par internet aussi. Après tout, les libraires ont accès à un catalogue aussi varié : à vous de demander. Passer un quart d’heure dans une vraie librairie ou passer un quart d’heure sur Amazon, et l'on retrouve cet écart séparant la dégustation de pâtes aux truffes entre potes avec une bonne bouteille et un repas à base de Nuggets à l'huile, arrosés d'un Coca sans bulle, seul au Mac Do.
Donc, contrairement à beaucoup, je trouve très bien ce vote de l'Assemblée nationale contraignant Amazon a ne plus cumuler les frais de port gratuits et la réduction de 5% sur le prix des livres. C'est de la concurrence déloyale. Certes, c'est une goutte d'eau dans l'océan de l'optimisation fiscale de cette compagnie (la solution serait une harmonisation européenne, faisons un rêve), mais c'est un début de rééquilibrage dans une gigantesque entreprise de dumping marchand sur le dos de la culture.
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