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Tuesday, 21 January 2014

François Hollande et le Medef : plaisir d'offrir, joie de décevoir

Une fois n'est pas coutume, joignons-nous à l'élogieux concert éditorial envers notre président enfin responsable, et reprenons sur notre blog une infographie officielle de L'Elysée relative au très sérieux pacte de responsabilité. Si si. Des gens compétents y croient cette fois. Au même moment, des médias toujours à l'avant-garde découvrent, alors qu'il bascule clairement social-libéral[1], que François Hollande serait social-démocrate (ce qu'il a toujours été, et ce n'est pas insulte dans ma bouche).


Constatons d'abord sur le flyer de la MEDEF-Party que la syntaxe patronale est copieusement reprise : coût du travail, alléger les charges... 

Face à la suppression des cotisations familiales (le nouveau cadeau désormais annuel aux entreprises après le fiasco - pourtant annoncé - des 20 milliards du CICE financés par la hausse de la TVA), on parle d'objectifs chiffrés d'embauches, mais... sans aucun chiffre. Pourquoi donc ? C'est simple. Il est malheureusement à craindre que d'embauches, je veux dire de véritables embauches avec un salaire décent et une visibilité à plus de six mois, il n'y ait pas

A défaut d'objectifs chiffrés pour demain, allons donc chercher les résultats déjà atteints hier avec ce type de méthodes dite de la nouvelle win. On trouve ça sur le site Babordages. On y voit, en deux courbes superposées, le taux de chômage fluctuant entre 9 et 11% depuis 30 ans et le taux de contributions patronales et sociales (charges et coût du travail en langage de droite) fondant de 20% dans le même temps. 


Zutalor. Dés que le patronat bénéficie d'un allègement de cotisations, il ne se répercute ni sur les salaires (ça, vous avez dû le remarquer), ni sur les embauches. C'est une constante depuis des décennies (dans le même temps, la part des revenus allant au capital n'a de cesse d'augmenter). Dès lors, l'observatoire des contreparties pourra observer d'ici quelques années que ce cadeau de 30 milliards n'a pas fonctionné comme nous l'espérions (je rappelle pour mémoire qu'il y a entre 50 et 100 milliards, on ne sait plus trop ma brave dame, d'évasion fiscale par an)

En décodé, travailleurs et chômeurs se seront encore bien faits baiser. 


Quelle sera alors la prochaine cartouche pour relancer notre compétitivité ? Je vous la donne en exclusivité : nantis de smicards, vous coûtez trop cher ! Bande de boulets empêchant les entreprises de bien tourner, il faut réduire vos salaires ! C'est vrai quoi, le SMIC est juste quelques euros au-dessus du seuil de pauvreté. Au nom de la simplification des normes, pourquoi ne pas uniformiser tout ça ! Enfin, on fera ça dans les formes, avec de la ouate et du feuilleton, entre deux Unes de Closer et des débats économiques télévisés à intervenants redondants nous conjurant à enfin choisir entre une politique de droite et une politique de droite. Car tu comprends mon con, il n'y a pas d'autre alternative que de faire et refaire les mêmes erreurs.

Je me jette à l'eau en prévision de l'appel d'offre marketing à venir. On appellera ça le contrat gagnant-gagnant-gagnant ou la garantie capital-pipe ou encore le pacte de précarité salariale

Ne me remerciez pas monsieur Gattaz, c'est cadeau. 

[1] Je vous renvoie à cet article à l'issue d'une autre conférence de presse du Président en novembre 2012 que je pourrais signer à l'identique aujourd'hui.

Seb Musset, L'abondance. 
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