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Thursday, 3 April 2014

L'ennemi


« Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu'à ce niveau de chômage il faut aller vers davantage de flexibilité, et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au Smic »
Pascal Lamy (ancien patron de l'OMC, encarté au PS, proche de François Hollande) dans l'émission Question d'info sur LCP 02.04.2014

Je l'ai annoncé ici il y a plus d'un an. Alors que le niveau de pauvreté est à peine moins élevé que le salaire minimum, lui-même pas si loin du salaire moyen (et que dans ces conditions, il n'est évidemment pas question pour tout économiste sachant compter jusqu'à 2 d'envisager l'ébauche d'une esquisse de reprise), nos têtes pensantes proches du pouvoir préparent gentiment l'opinion à la baisse des salaires

Pour nos experts, l'objectif n'est pas un retour au plein emploi. Ils savent pertinemment qu'à l’ère de l'automatisation et de l'informatique révolutionnant la compétitivité (on produit 3X plus avec 10X moins), le plein emploi est illusoire. Le débat sur les cotisations et les charges (en langage de droite) est également dépassé : chaque allègement de cotisations consenti depuis 30 ans n'ayant jamais entraîné une quelconque reprise de l'emploi. Non, l'objectif des Lamy et des Lenglet (sa version confipote démoulée chaque soir à la TV) pour le bien-être des puissants est un retour au plein emploi à tout prix, donc gratuit (enfin pour vous, parce que pour eux les contrats juteux pour expertises molles, les dividendes et les rentes continueront à tomber).

Pascal Lamy veut donc de "l'audace". Marrants comme nos messies du marché demandent prioritairement (euh exclusivement même) aux crevards d'être inventifs, dociles et avides de sacrifices. Lamy en profite (il est de gauche c'est vrai) pour rappeler aux pauvres mécréants que nous sommes, osant exiger un luxueux SMIC au bout de cinq ans d'études ou trente ans de turbin, les mérites du travail (de la "valeur travail" aurait-on dit à droite en branlant du symbole pour mieux ne pas aborder la question de la contrepartie financière du taf en question) : "Un petit boulot, c'est mieux que pas de boulot ". 

Non l'amigo, un petit boulot c'est un petit boulot, ni plus ni moins, et c'est quand même souvent de la merde, néfaste pour la santé qui plus est. Ceci étant posé : ça reste du travail. Et tout travail mérite un salaire décent (cela va de soi et ce n'est pourtant déjà pas le cas pour des millions des Français qui se cassent le cul à bosser pour pas grand-chose précisément à cause de l'avidité du patronat, des actionnaires et de cette mondialisation sauvage dont tu appelles dans la même interview à ce qu'elle soit enfin embrassée et appréciée par nous autres, "les pessimistes").

J'en profite pour te reposter ce petit graphique de l'INSEE pour te rappeler où se trouve l'argent et qui a vu ses revenus gonfler ces dernières années :


Gentil Pascal qui nous veut du bien, toi le fin observateur de la chose sociale, note que cela fait deux bonnes décennies qu'il existe déjà un servage institutionnalisé pour jeunes et moins jeunes. Nous autres, les gueux, on appelle ça des stages. Même que les gens comme toi ont réussi à nous faire rentrer dans la tête que c'était obligatoire pour nos carrières alors que c'est surtout capital pour les marges des entreprises et que cela a détruit plus d'emplois qu'autre chose.

Donc merci Lamy pour tes nouvelles solutions. Non seulement elles sont tout sauf nouvelles, mais elles sont déjà la cause directe des malheurs du plus grand nombre.

Si ce n'est par intelligence, par décence au moins, abandonne le foutage de gueule pour te consacrer à un autre hobby plus en adéquation avec ton profil : golf, collection de boites à caviar ou soirées belote avec les lobbies.

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