Homotobilus-parisianus est en colère. Les prix du stationnement et du stationnement résidentiel augmentent à Paris. Une augmentation "massive, délirante et insensée" incarnant tous "les maux du socialisme" selon Bruno Roger-Petit trépignant de la plume dans Le Plus, criant à l'injustice et au droit de l'homme de se gratter les couilles dans son 4X4 en écoutant RMC la clim à fond sur une place handicapé. Fan des années 70 ? Des gants sport à la Dany Wilde pour tenir le volant nacré de la Jaguar XJ ? Je vous conseille son article sacrément foutraque, un modèle dans le genre café réac (manque plus la moquette coloniale avec la tête de tigre et bobonne pour te servir un cognac, avec en fond sonore les lacs du Connemara par Michel Sardou pour compléter la panoplie de l'homme moderne).
Nous Bruno on pensait connement que c'étaient le remake d’Emmanuelle à Bangkok entre Macron et Gattaz, la casse des droits du salarié ou l’extension décomplexée du travail le dimanche qui rayaient un peu sur les bords l'idée de gauche. Mais tu as peut-être raison : quand on payé une bagnole 10.000 boules, c'est bien la hausse du tarif pour 8m2 d'espace public occupé nuit et jour au prix exubérant de 9 euros par semaine qui décrédibilise l'héritage de Jean Jaurès.
Oui, 9 euros la semaine pour 5 à 12m2 de surface occupée en plein Paris. Avenue Montaigne incluse. A la saison où les SDF gèle sur carton au pied de ton immeuble à double digicode, ce loyer pour un gros bout de plastique laid privatif, avec air conditionné et GPS, est tout simplement le meilleur deal immobilier de France, province incluse.
(Tout est une question de place. Il en va de la voiture en ville comme de la cigarette. Dans un espace réduit, pourquoi certains devraient subir les nuisances des autres ?)
Bruno s'insurge : on fait "les poches des automobilistes" ! Mais j’espère bien. Ils polluent (encore un pic de merde aujourd'hui même), leurs voitures immondes occupent une place délirante par rapport à leur utilité, y compris et surtout lorsqu'elles ne roulent pas, squattant comme des verrues le paysage, bloquant la mobilité des bipèdes appelés piétons, des enfants, pour qui, dans un monde un peu moins autocentré, la ville devrait être pensée en priorité. La déambulation du piéton parisien reste encore très compliquée. Une rue standard est réservée à plus des deux tiers à la circulation des voitures, avec des trottoirs frisant parfois le ridicule, voire le honteux pour ceux se déplaçant en fauteuil roulant.
Plus d'un parisien sur deux n'a pas de voiture. Posséder une auto à Paris ne signifie qu'une de ces quatre choses : vous êtes dans une tranche de revenus qui n'a vraiment pas de quoi se plaindre, vous êtes con, vous écrivez au Plus, ou les trois à la fois.
La marie grignote peu à peu, trottoir par trottoir, piste cyclable par piste cyclable, l'objectif est clair : décourager de circuler en voiture dans Paris. C'est laborieux mais on y arrivera, et c'est tant mieux. On a soixante dix ans de suprématie de la voiture à papa à dézinguer. Paris sans voiture ne s'est pas construite en un jour.
Et les autres ? Les autres s'ils aiment Paris, ils prendront le train.
Homotobilus-parisianus n'est pas content. Pas grave, l'espèce est en voie de disparition, elle couine encore un peu. Il n'y a plus de place pour la voiture particulière à Paris. Rideau Bruno. Les "boboïdes bio hispter et no future" te saluent.
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