"Je suis extrêmement libre. Il n'y a pas de contreparties".
Pierre Gattaz, 10.02.2014, entretien presse au sujet du pacte de responsabilité.
Le président du Medef, membre de la délégation qui accompagne François Hollande à Washington, n'est pas content et le fait savoir.
En effet, la duxelles de truffes aux patates douces sur son lit de caviar dans l'avion présidentiel était déjà trop tiède à son gout, mais faudrait voir aussi à ne pas trop le prendre pour un cave. Gattaz n'est pas un numéro, c'est est un homme libre ! On ne va pas le "contraindre", le "punir", on ne l’achètera pas comme ça avec trente vulgaires petits milliards merdiques, même financés sur le démantèlement de la branche famille de la sécurité sociale ! No way José ! Créer des emplois en échange cadeaux fiscaux payés par les salariés ? "Il faut arrêter ce discours qui est insupportable". Tant qu'on y est, pourquoi ne pas demander aux actionnaires de redistribuer dans l'économie réelle une partie des profits exponentiels qu'ils réalisent les bras croisés (au lieu, par exemple, de la défiscaliser ou de le jouer contre le peuple au casino boursier ou les deux) depuis trente ans ? Ça va pas, non ? On est anti-système ou on ne l'est pas. Pas de complaisance avec la dictature bolchévique !
Voilà que, au prétexte d'un simple allègement de cotisations patronales, on ose suggérer au patron des patrons des contreparties chiffrées en terme d'emploi (j'écris "suggérer", parce que perso je n'ai pas encore vu passer l'ombre d'un objectif clairement chiffré, avec échéancier et mesures de contrôle cadrées. Étonnant, alors que pour percevoir ton indemnité chômage pour laquelle tu as cotisé des années, t'es parfois obligé de te justifier par internet, physiquement, par téléphone et par écrit, quatre ou cinq fois).
De toutes les façons, Pierrot c'est un pur. En dessous de 100 Milliards de cadal, c'est pas la peine de lui causer embauche.
On m'a écrit que mon article du mois dernier sur cet, au mieux, échec annoncé du pacte de responsabilité était un poil caricatural. Merci aux principaux pantins de cette tragi-comédie à gros budget de me réaligner aussi vite dans la zone confortable d'anticipation modérée.
En revanche, il est à craindre que salariés et électeurs ne vous remercient pas.
Articles connexes :
Le choc de compétitivité dans ta gueule
Hollande et le medef : plaisir d'offrir, joie de décevoir
Le patron et la pitié, un drame français
Nouveau livre de Seb Musset, L'abondance.
+ d'infos
Disponible ici en papier ou ebook.
No comments:
Post a Comment